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"Au Pays de Candy" OWNI (Enquête sur les Marchands d'armes de surveillance numérique)

Discussion in 'Anonymous Pour la Liberté d'Expression' started by Anonymous, Mar 15, 2012.

  1. Anonymous Member

    Candy : c'est le nom de code de l'opération organisée depuis la France et consistant à aider le régime de Kadhafi à espionner tous ses citoyens sur Internet. Ici, le pays de Candy, c'est à la fois la Libye et la France, nos grands discours et nos réalités, pas toujours glorieuses. Retour sur cette relation trouble et paradoxale entre Paris et Tripoli avec un livre d'enquête qui lève le voile sur ces systèmes de surveillance surpuissants.
    amesys-candy-ccloguy-640x430px.jpg OWNI Editions publie aujourd’hui Au pays de Candy, enquête sur les marchands d’armes de surveillance numérique. Un document consacré en particulier au système Eagle, conçu par une entreprise française, Amesys, à la demande du régime libyen de Mouammar Kadhafi.
    Pour retrouver tout de suite ce livre d’enquête, suivez ce lien.
    Ironie de l’histoire, l’autre chef des services de renseignement libyens, Moussa Koussa, avait quant à lui fait défection, pour se réfugier au Royaume-Uni grâce à un ancien terroriste proche d’Al Qaeda que Senoussi avait espionné grâce au système Eagle… Son nom figure dans la liste des personnalités de l’opposition qu’OWNI avait retrouvé dans le mode d’emploi d’Eagle.De nos jours, Amesys affirme que ce “produit” a été conçu pour “chasser le pédophile, le terroriste, le narcotrafiquant“. Même si, chez son “client“, l’interlocuteur qui a commadé ce “produit” et qui donnait des ordres aux employés d’Amesys envoyés à Tripoli pour former les espions libyens, était recherché par Interpol, pour “terrorisme (et) crime contre l’humanité“. Abdallah Senoussi avait été condamné par la justice française à la prison à perpétuité pour son implication dans l’attentat du DC-10 de l’UTA (170 morts, dont 54 Français). Il est aujourd’hui emprisonné en Libye.
    Signe du sentiment d’impunité qui prévalait alors chez Amesys, l’auteur de ce mode d’emploi avait également partagé, sur Vimeo, un clip vidéo montrant l’un des centres d’interception installés par les Français à Tripoli, et où se trouvait l’un des bureaux de Senoussi…
    Il est impossible, et impensable, qu’Amesys ait conçu un tel “produit” sans l’aval des autorités françaises, ce que démontrent la vingtaine de documents, dont la plupart sont inédits, révélant dans quelles conditions Nicolas Sarkozy et Mouammar Kadhafi ont décidé de nouer des partenariats sécuritaires.

    On y voit aussi Ziad Takieddine préparer en détail les visites (qualifiées de “secrètes“) de Claude Guéant et Brice Hortefeux à Tripoli. On y lit des documents (estampillés “confidentiels“) expliquant ce que désiraient exactement les Libyens, et comment Amesys en a aussi profité pour chercher à vendre à Senoussi des téléphones espion, mais également un système d’écoute et de géolocalisation des téléphones mobiles et ce, contrairement à ce qu’ils avaient affirmé…
    On y découvre également que le concepteur du système Eagle est un ancien policier, issu d’un “laboratoire secret de la police française” où étaient élaborées les technologies dernier cri et qu’il avait quitté pour créer un système de surveillance de l’Internet, sur une petite échelle. À la demande de Senoussi, il l’a élargi pour être en mesure de surveiller l’Internet à l’échelle d’un pays.
    Autre ironie de l’histoire, du temps où il était encore dans la police, à la fin des années 1990, celui qui allait devenir l’inventeur d’Eagle était également le vice-président de French data network (FDN), un fournisseur d’accès à Internet associatif qui s’était illustré, lors du printemps arabe, en aidant les Égyptiens à se reconnecter au Net après que les services de Moubarrak ait décidé de le censurer.
    La Libye fut le tout premier pays où un journaliste et blogueur fut assassiné en raison de ses écrits. C’était en 2005, l’année où Ziad Takieddine commença à s’approcher de Kadhafi. Le nom de code de ce projet qui a depuis permis à la dictature libyenne d’incarcérer, et torturer, plusieurs autres intellectuels et internautes ? Candy… comme bonbon, en anglais.
    À la manière d’un mauvais polar, les autres contrats négociés par Amesys portent tous un nom de code inspiré de célèbres marques de friandises : “Finger” pour le Qatar (sa capitale s’appelle… Doha), “Pop Corn” pour le Maroc, “Miko” au Kazakhstan, “Kinder” en Arabie Saoudite, “Oasis” à Dubai, “Crocodile” au Gabon. Amesys baptisait ses systèmes de surveillance massif de l’Internet de marques de bonbons, chocolats, crèmes glacées ou sodas…
    L’affaire se déguste dans Au pays de Candy, enquête sur les marchands d’armes de surveillance numérique
  2. Pinkman Moderator

    Quelqu'un a un lien pour l'émission qu'est passé sur Canal+? Ils y parlent d'Amesys et autres boites de "sécu", c'est édifiant. J'avais l'impression qu'ils lisaient le sujet de wwp.
  3. Roger.Guy Member

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  4. Anonymous Member

    WWP, le centre du monde.
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  5. Roger.Guy Member

    Non
    C'est juste que certains sujets ici, lorsqu'ils ont étés alimentés à partir des sources qui vont bien, correspondent à ce que tu peux retrouver dans certains médias qui s'alimentent aux même sources...
  6. Roger.Guy Member

    cf. http://reflets.info/fhimt-com-censure-en-france-apres-ammar404-robert405/
    [IMG]Cela devait arriver un jour : une vidéo satirique produite par Fhimt.com sur l’un des joujou technologique de Bull, le MoBull, est censurée en France.
    Produite il y a plus de six mois alors que l’affaire de la vente de matériel à Kadhafi par Bull n’avait pas encore émergé dans les média mainstream, la vidéo, publiée sur Youtube sur le compte de Fhimt.com est mystérieusemetn innaccessible à partir de la France.
    Elle reste cependant parfaitement visible à partir d’autres pays (comme la Tunisie) et consultable à partir de la France pour peu que l’on utilise le réseau Tor, qui sert à contourner la censure.
    Les Français qui ne savent pas utiliser des outils de contournement de la censure en seront réduit à voir ceci :
    [IMG]
    Les autres pourront en profiter et verront celà :
    [IMG]
    Et comme nous somme contre la censure, nous vous proposons cette version qu’il sera plus délicat de censurer :
    Bien sûr, censurer des contenus apelle une réponse : la même que celle qui avait été faite suite à la censure par l’Etat Américain de Wikileaks : l’effet Streisand.
    Nous vous proposerons ainsi de récupérer le fichier vidéo (mp4) afin que, vous aussi, puissiez la mettre en ligne un peu partout. YouTube, Dailymotion, comme vous le voulez. N’oubliez pas de la tagger avec des mots clés comme « Bull », « Amesys », « Surveillance », « Mobull », etc, ainsi que de lui donner un titre qui lui garantira un bon référencement dans Google.
    En bonus : cette autre vidéo, détournement d’un clip de promotion corporate, qui est elle aussi passée par la censure en France, et qui concerne Amesys, la célèbre filiale de Bull, que le Wall Street Journal avait découvert dans le centre de surveillance de Tripoli, et dont les contrats avaient été négociés par l’intermédiaire du tout aussi célèbre Ziad Takkiedine, au coeur de l’un des plus grand scandale du quinquénat qui s’achève en France.
    _____________________________________________________________
    ;)
  7. Roger.Guy Member

    Prochaines diffusions TV de l'émission Traqués ! Enquête sur les marchands d'armes numériques

    http://television.telerama.fr/tele/...ds-d-armes-numeriques,35117062,diffusions.php

    Traqués ! Enquête sur les marchands d'armes numériques
    [IMG] samedi 17/03/2012 à 01:45 sur Canal+ Décalé [IMG]
    Showview : 502235494
  8. Roger.Guy Member

    Abdallah Senoussi, le « client » d’Amesys arrêté

    17 mars 2012
    Par bluetouff

    View attachment Capture-d%E2%80%99%C3%A9cran-2012-03-17-%C3%A0-11. Abdallah Senoussi a été arrêté la nuit dernière à Nouakchott en Mauritanie. Ancien chef des renseignements militaires Libyens, Abdallah Senoussi était réputé être le deuxième homme le plus dangereux du pays. Condamné par contumace en France pour son rôle dans l’attentat du DC10 qui avait couté la vie à 170 personnes, comme le révélait le reportage de Paul Moreira diffusé cette semaine sur Canal+, il était aussi le client privilégié d’Amesys, le donneur d’ordre, le chef de projet côté libyen.
    Également condamné par la Cour pénale internationale pour terrorisme et crime contre l’humanité, c’est avec cet homme qu’Amesys, sous la bienveillante égide des services extérieurs français, suite à une décision parfaitement politique, a traité.
    Si Abdallah Senoussi venait à être traduit devant une juridiction compétente, nous serions très curieux d’en savoir un peu plus sur les relations commerciales entre ses services tristement célèbres et quelques entreprises françaises… comme un certain marchand de routeurs.
    C’est une affaire d’État qui est en train de rattraper la présidence française. Rappelons que monsieur Senoussi avait directement incriminé la présidence française dans l’affaire de financements occultes de campagne.
  9. Roger.Guy Member

    http://reflets.info/monsieur-le-ministre-je-vais-ten-foutre-du-grand-public/
    Monsieur le ministre… je vais t’en foutre du grand public !

    18 mars 2012
    Par bluetouff
    [Traduction]

    [IMG]
    Le Netbook d'Alain Juppé
    Il y a quelques jours le ministre des affaires étrangères et européennes, Alain Juppé, répondait à une question parlementaire au sujet de la vente de ce qu’il convient d’appeler une arme de guerre électronique. La question était posée par le député Hervé Féron et est l’une des nombreuses questions de parlementaires posées au sujet de « l’affaire Amesys » dont la grande majorité reste sans réponse, à l’image de celles de Christian Paul, probablement trop précises.
    Voici le texte exact de la réponse faite par le ministre :
    « Les systèmes informatiques auxquels il est fait référence sont développés sur la base de produits du marché grand public. A ce titre, ils n’entrent pas dans la catégorie des matériels de guerre ni dans celle des biens à double usage. Ils ne font donc l’objet, selon les réglementations française et européenne, d’aucun contrôle préalable à l’exportation. Si un tel matériel a été exporté vers la Libye depuis la France, l’exportateur n’avait donc pas besoin d’obtenir une autorisation à cette fin, ni d’en informer l’administration. »
    Ok… reprenons… Nous avons donc :
    • Une solution capable de mettre sur écoute toutes les communications d’un pays… le truc vachement grand public.
    • Une solution logicielle et matérielle qui a été vendue une quarantaine de millions d’euros… le truc grand public quoi.
    [IMG]
    • Une solution qui … bonjour la taxe sur la copie privée… opère sur des capacités de stockage de plusieurs dizaines de pétabits. En 2012, en pleine crise des disques durs, le pétabit c’est bien connu, c’est grand public.
    • Une solution tellement grand public que lorsque l’on demande une démonstration au Milipol, on vous répond « non désolé c’est pas légal en France ». Le « grand public pas légal » vous admettrez que c’est assez concept monsieur le ministre non ?
    • « Monsieur Abdallah » est connu pour être l’archétype du client grand public.
    • Une solution tellement grand public que sur votre réseau local domestique vous pouvez inspecter le contenu des communications de votre grande famille qui a la chance d’avoir une connexion à 60 gigabits/secondes.
    • Une solution grand public sur laquelle un certain Ziad Takieddine se prend une petite commission de 11 874 000 € en moins de 4h (plus probablement quelques minutes, le temps de modifier une feuille excel)… le truc sympa, un taux horaire grand public là encore de 3,8 millions d’euros de l’heure. Si vous avez un job grand public à me proposer monsieur le ministre, n’hésitez pas à me contacter.
    [IMG]
    • Je serai curieux de voir votre ordinateur grand public monsieur le ministre… Vous en connaissez beaucoup des solutions grand public qui ont cette tronche ?
    [IMG]
    Monsieur le ministre, que vous racontiez ça à quelques députés qui ont découvert Internet en votant HADOPI passe encore. Mais vos réponses sont publiques, vous vous doutez bien qu’à un moment, elles atterrissent sur Internet… et sur Internet il y a des gens capables de vous mettre le nez dedans pour vous expliquer que non seulement ce matériel n’a rien de grand public, mais qu’il y a du matériel bien plus anodin interdit à la vente en France et du matériel encore plus anodin interdit à l’exportation. Nous ne vous ferons cependant pas cet affront monsieur le ministre, nous vous savons brillant et nous savons parfaitement qui vous couvrez.
    C’est vrai quoi ! On va quand même pas demander une autorisation, c’est le truc qui rime mal avec « retro-commission ».
    ________________________________________________________________________

    « retro-commission »
    Il va y avoir une suite ...
    :cool:
  10. anonylan Member

    Je suis cette affaire depuis le début et on a là ce qui peut se faire de pire ...ACTA a coté c'est une caresse de bisounours .
    oui suite il y aura
    On est limite dans la complicité de crime contre l'humanité ...
    France pays des droits de l'homme 1789 1948 ..............y a comme un bug
  11. Roger.Guy Member

    Moi aussi, depuis le début et une autre depuis 6 ans, malgré moi.
  12. Roger.Guy Member

    http://reflets.info/saint-gerard-longuet-son-nez-rouge-son-chapeau-pointu-et-l-amesysgate/
    Saint Gérard Longuet, son nez rouge, son chapeau pointu et l’#AmesysGate

    19 mars 2012
    Par kitetoa
    [Traduction]

    saint-longuet-250x237.jpg A écouter les ministres et le grand patron, Nicolas Sarkozy, sur l’AmesysGate, il semble que nous ayons une troupe de clowns avec de gros nez rouges qui crient très fort : « boooooonnnnjouuuur les petits neeeennnnffffannnnts, qquiii c’est quiii va vous faireeeeuuu riiiiireuuuu??? C’est nouuuuuusss »
    Les réponses aux questions des députés de droite comme de gauche sur ce sujet sont un must. Des trucs à encadrer et à garder pour plus tard.
    Première posture : silence.
    Mince, ça ne marche pas, il y a plein de trublions, d’anarcho-nazis-gauchistes-pédo-fachos-terroristes qui remettent le couvert. Des Mediapart, des Reflets, des Owni, des Le Monde, des Le Figaro, des… Plein.
    Deuxième posture : #spanous, #onsavaitrien
    Mais voilà, Mediapart distille les notes de Ziad Takieddine. Et ces notes sont accablantes. Elles montrent une implication totale de Nicolas Sarkozy et de son clan, Claude Guéant et Brice Hortefeux en tête.
    Ses grognards ont mis en place toute l’affaire et si Ziad Takieddine ou ses ex-amis proches ne mentent pas, il y a même de forts soupçons de versements de commissions occultes et de financement illégal de la campagne de 2007.
    Pire, Paul Moreira, dans son reportage, Traqués, diffusé sur Canal Plus a donné la parole à des
    pédophiles
    opposants qui ont été torturés et emprisonnés alors que leurs communications Internet étaient écoutées par les solutions Amesys.
    Après la Libye, le Maroc

    Sachant que la Direction du Renseignement Militaire a oeuvré pour l’installation et le paramétrage de ces solutions, il est aisé de tirer une conclusion peu réjouissante, le ministère de la Défense, et partant, l’Etat français, ont aidé à mettre en place un outil qui a servi à torturer des opposants Libyens.
    Gardons à l’esprit qu’en ce moment même, une solution Amesys similaire est en cours d’installation au Maroc.
    Cette fois, personne ne pourra dire « on ne savait pas« .
    Troisième posture : mais qu’est-ce que vous nous reprochez ? Nous ne sommes pas concernés, c’est une société privée dont nous n’avons à connaître ni les clients, ni le business.
    On en est là actuellement.
    Avec une option amusante qui consiste à monter une belle opération de storytelling à propos des textes juridiques encadrant l’exportation de ces matériels et logiciels.
    L’idée, opportunément relayée par la presse qui ne tente malheureusement pas de contrer le gouvernement et les vendeurs de DPI sur ce point, est de dire que ces logiciels ne sont pas des armes. Du coup, il y aurait un « vide juridique« .
    226 Iz Da Numba…

    A chacun son point de vue et c’est aux juges de trancher.
    Nous avons longuement détaillé le notre et en voici le condensé pour ceux qui auraient raté les épisodes précédents :
    L’article 226-1 du Code Pénal nous dit ceci :
    Est puni d’un an d’emprisonnement et de 45000 euros d’amende le fait, au moyen d’un procédé quelconque, volontairement de porter atteinte à l’intimité de la vie privée d’autrui :
    1° En captant, enregistrant ou transmettant, sans le consentement de leur auteur, des paroles prononcées à titre privé ou confidentiel ; (..)
    Il faut croire, à écouter les politiques Français, que l’ensemble de la population libyenne ne peut être qualifié d’ »autrui ». Autrui c’est vous, c’est nous, mais ce n’est pas la population de tout un pays. Un autrui ça va, c’est quand il y a plusieurs autrui qu’on a des problèmes. Et si en plus les autrui sont arabes Auvergnats…
    [IMG]
    L’article 226-3 du même code nous parle cette fois des moyens utilisés.
    Est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 300 000 € d’amende :
    1° La fabrication, l’importation, la détention, l’exposition, l’offre, la location ou la vente d’appareils ou de dispositifs techniques conçus pour réaliser les opérations pouvant constituer l’infraction prévue par le second alinéa de l’article 226-15 ou qui, conçus pour la détection à distance des conversations, permettent de réaliser l’infraction prévue par l’article 226-1 ou ayant pour objet la captation de données informatiques prévue par l’ article 706-102-1 du code de procédure pénale et figurant sur une liste dressée dans des conditions fixées par décret en Conseil d’Etat, lorsque ces faits sont commis, y compris par négligence, en l’absence d’autorisation ministérielle dont les conditions d’octroi sont fixées par ce même décret ou sans respecter les conditions fixées par cette autorisation ; (…)
    Mais soyez rassurés, le système vendu par Amesys ne rentre pas dans cette catégorie, c’est Alain Juppé qui vous le dit.
    La « liste dressée dans des conditions fixées par décret en Conseil d’Etat » évoquée dans l’article 226-3 est détaillée dans la partie réglementaire du Code Pénal. Aux articles R226-1 et suivants. Notamment R226-3.
    Ils évoquent l’arrêté du 29 juillet 2004, fixant la liste d’appareils en question.
    Dans l’annexe I de cet arrêté, on trouve ceci :
    APPAREILS SOUMIS À AUTORISATION
    EN APPLICATION DE L’ARTICLE R. 226-3 DU CODE PÉNAL
    1. Appareils, à savoir tous dispositifs matériels et logiciels, conçus pour réaliser l’interception, l’écoute, l’analyse, la retransmission, l’enregistrement ou le traitement de correspondances émises, transmises ou reçues sur des réseaux de communications électroniques, opérations pouvant constituer l’infraction prévue par le deuxième alinéa de l’article 226-15 du code pénal. (…)
    Bilan de cette plongée dans le droit français : il faut une autorisation du premier ministre pour détenir ou vendre les joujoux d’Amesys.
    Le législateur étant loin d’être un imbécile, il rédige des textes suffisamment vagues pour qu’ils puissent être appliqués dans toutes sortes de cas. En l’occurrence, ON NE PEUT PAS VENDRE CES PRODUITS SANS UNE AUTORISATION DU PREMIER MINISTRE.
    Et exporter, jusqu’à preuve du contraire, c’est vendre…
    Voilà pour a maskirovska consistant à dire que ces machins ne sont pas des armes et que donc, il y a un vide juridique.
    Ce vide juridique putatif ne sert que les gouvernants qui ont facilité et poussé ce deal avec la Libye, ainsi que les vendeurs de DPI : pas de loi ? Pas d’infraction !
    Mais revenons à Gérard Longuet, notre bon ministre de la Défense. Voici ce qu’il répondait aux députés inquiets du bradage des droits de l’Homme dans l’AmesysGate :
    De majorité en majorité, nous avons construit un dispositif qui permet de n’autoriser les exportations, qu’elles soient le fait de grandes entreprises ou de PME, que dans le cadre d’un contrôle extrêmement strict.
    Depuis 1939, l’affaire n’est pas nouvelle, de CIEMG en CIEMG – je parle des commissions interministérielles des exportations des matériels de guerre –, nous autorisons ces exportations et nous contrôlons l’usage final du matériel.
    Bîîîîp…..
    Tss, Tss, monsieur Longuet, vous pouvez mettre votre nez rouge et votre chapeu pointu, cela ne détourne pas assez l’attention pour que nous puissions oublier qu’en l’espèce il s’agit de matériel d’écoute des communications privées et que la vente d’un tel matériel à un dictateur, ou même à une de nos grand-mères, est interdit sans autorisation.
    Vous posez une question fondamentale car elle suppose l’existence d’un détournement d’emploi de tel ou tel matériel.
    Bîîîîîîîpppp…
    Du tout. Il n’y a aucun détournement. Le matériel d’Amesys est tout à fait destiné à l’écoute globale d’un pays et vous en conviendrez, il n’y a pas d’autres clients potentiels que des dictatures, les Etats de Droit n’écoutant pas l’ensemble des communications de leurs ressortissants.
    longuet-pinochio-550x319.jpg
  13. Roger.Guy Member

    SUITE
    http://reflets.info/saint-gerard-longuet-son-nez-rouge-son-chapeau-pointu-et-l-amesysgate/


    Oui, bien sur, vous nous direz qu’il y a au moins un Eagle d’Amesys en France. Etat de Droit.
    Vous nous direz également que de fins connaisseurs du secteur, comme Eric Horlait, l’un des inventeurs d’une des composantes de ces systèmes d’écoute, est loin d’être aussi affirmatif. Lors d’une récente réunion de crise à l’université Paris6, il juge lui que les « démocraties ont leurs perversions », et laisse entendre que ces systèmes d’écoute sont bel et bien en activité en France.
    A ce propos, monsieur le ministre… Pour quoi faire ?
    En ce qui concerne les télécommunications, force est de reconnaître qu’à ce jour, aucune commission interministérielle des exportations des matériels de guerre n’a été sollicitée en la matière.
    Et c’est tout à fait logique. En revanche, pour vendre ces produits et donc les exporter, il faut obtenir l’autorisation du premier ministre, ou à défaut, par délégation du SGDN.
    S’il y a eu détournement de l’emploi de ces matériels, notre devoir est d’adapter l’administration des exportations des matériels de guerre. Mais pouvons nous imaginer à tout instant quels détournements peuvent avoir lieu ?
    Oui, vous le pouvez. Lorsque vous vendez un tel produit à un dictateur sanguinaire, connu comme tel depuis des dizaines d’années, que le responsable de l’installation, l’interlocuteur d’Amesys et donc des petits gars de la DRM dont le Canard Enchaîné dit qu’ils ont passé du temps sur place, est M. Senoussi, condamné en France pour l’attentat du DC10 d’UTA… Oui, à moins que soyez complètement idiot, ce dont vous nous permettrez de douter, vous ne pouvez QUE imaginer un « détournement ».
    En fait, plutôt, un usage naturel de ces outils qui ne sont faits QUE pour repérer des opposants et remplir des dossiers aux fins d’interrogatoires musclés.
    Vous nous reprocherez bientôt de ne pas contrôler les exportations alimentaires ou celles de biens de d’équipements – pour les vêtements des troupes, par exemple. Ce n’est simplement pas possible.
    Aaaahh… La droite décomplexée dans toute sa splendeur… Comparer un outil visant à gonfler les dossiers d’opposants politiques détenus par les services spéciaux dans une dictature sanglante à des produits alimentaires… #OMG….
    sarko-bullshit-550x368.jpg

    Dans le cas particulier, je tiens à la transparence absolue : jamais la commission interministérielle n’a été sollicitée.
    Et si la vraie question n’était pas posée ?

    En, effet, comme nous l’avons démontré plus haut. Elle n’avait pas à se prononcer. Cependant, une autorisation du premier ministre était nécessaire. Mais posons nous le problème autrement maintenant. Pourquoi Amesys aurait demandé une autorisation au gouvernement alors que c’est probablement le gouvernement lui même qui lui a demandé d’aller vendre son système a Kadhafi ?
    M. Longuet, comme le disait un ami cher il y a des lustres dans Usenet, un truc que vous ne connaissez pas, mais ce n’est pas grave, dans quelques lignes vous allez être ridicule.
    Donc, si l’on suit le raisonnement du gouvernement, Amesys étant une entreprise privée, personne au gouvernement n’a a connaître de ses activités et de la liste de ses clients…
    Pourquoi pas. Sauf que dans le cas précis, M. Longuet, vous êtes l’un des clients privilégiés de cette entreprise.
    Venir nous dire que vous la connaissez à peine, c’est une insulte à notre intelligence et au passage, c’est faire peu de cas de la puissance de notre logiciel, copie conforme d’Eagle développé à l’arrache par l’équipe de Reflets.
    Sachez que notre produit est bien plus puissant qu’Eagle car il permet en plus, de surveiller les pigeons voyageurs !
    Donc, vous ne connaissez pas Amesys ni ses clients. Vous découvrez avec l’AmesysGate que les technologies d’Amesys peuvent être un tantinet intrusives…
    Il va falloir nous expliquer quelques petits trucs.
    #spanous, #onsavaitpas

    Le site de Bruz, La DGA, la DRM, la DIRISI, ça vous parle un peu?
    On dit, ça, nous, c’est juste pour causer…
    Car voyez-vous, en août 2011 (le fameux mois où le WSJ publie son article sur le site d’écoutes de Tripoli ), Amesys émettait des factures pour un montant de 425.000 euros, environ, pour la vente à ces entités dépendant largement de votre ministère, d’équipements « de reconnaissance et de décompression des signaux numériques (Digital Circuit Multiplication Equipement), d’analyse de signalisation VOIP et GSM, de protocoles de transmissions SDH & PDH et de testeur de ligne au profit de l’Etat-Major de l’Armée de Terre et de la DRM« . Le même genre de matériel devait être livré au 44ème régiment de transmissions à Mutzig, toujours au profit de l’Etat-Major des Armées.
    En juillet 2011, Amesys répondait pour la fourniture d’un système de brouilleurs aéroportés de nouvelle génération à la demande de la DGA.
    Le mois dernier, Amesys vous facturait la vente de plusieurs routeurs satellite pour la modique somme de 70.000 euros. A livrer à Creil, à la Direction du Renseignement Militaire. Du matériel soumis à autorisation R226. Ca vous parle ? Oui, oui, le même 226 que l’article évoqué plus haut dans la petite analyse juridique de Reflets… Un de ces quatre, il faudra que l’on vous parle d’Ipricot, la « marque » sous laquelle Amesys commercialise les routeurs satellites. Là aussi, « on » a vendu à pas mal de pays douteux. Vous voyez M. Longuet, vous connaissez bien Amesys, et en dépit de l’AmesysGate, vous continuez de faire du business avec elle.
    Comme l’aurait dit notre ami Guillermito dans Usenet, voilà, c’est fait, il aura suffit de dix petits paragraphes pour que vous soyez maintenant totalement ridicule.
    Amesys est une composante essentielle du complexe militaro-industriel français. C’est sans doute ce qui a permis à une petite entreprise de manger une très, très, grosse entreprise. Sans les bonnes relations entre le gouvernement et ladite société, cela n’aurait sans doute pas été possible.
    De grâce M. Longuet, ne venez pas nous dire que vous connaissez à peine Amesys et que vous n’avez pas à savoir qui sont ses clients. Parce que, avec tous les petits secrets auxquels elle a accès, vous savez très bien ce qu’elle fait. La DRM, on l’espère, sait exactement ce que fait cette entreprise. Y compris quand elle vend à messieurs Kadhafi et Senoussi un système d’écoute globale de la population libyenne.
    lol-cat-net-neutrality.jpg


    ________________________________________________________________________
    Perso, je suis amoureux fou de L’article 226-1 du Code Pénal
    (j'ai jamais dit que j'étais normal, hein )
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  14. Lug Member

    Merci Roger.Guy pour ce précieux condensé de cette affaire. Et je dois t'avouer que tu m'as rendu fan du 226 ...
    Ce que je ne comprends toujours pas et que je ne comprendrais certainement jamais, c'est comment ces "hommes politiques" arrivent encore a tenir de tels "discours" ... ils n'ont toujours pas compris que tout ce sait ..
    Un jour ou l'autre les affaires sortent ... et souvent plus vite que prévu .. !!!!
    thx en tout cas pour les infos
  15. Aelinor Member

    En même temps, ce sont des hommes politiques. C'est pas comme si ces bestiolles là étaient capables de dire la vérité et d'assumer leurs actes.

    Qu'il est beau notre gouvernement. Quelle ôde à la démocratie et au respect des libertés de ses concitoyens et des citoyens du monde en général, je ne puis empêcher mes larmes de couler tellement je suis ému. C'est si beau....

    En tout cas, merci pour ces articles très complets.
  16. Roger.Guy Member

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