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Pussy Riot VS Poutine

Discussion in 'Anonymous Pour la Liberté d'Expression' started by L1sAZE, Jul 11, 2012.

  1. Anon_Guy Member

    Retournes sur reopen 911...
  2. L1sAZE Member

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  3. L1sAZE Member

    La Pussy Riot libérée estime que son combat a été payant

    d0c3eb8ca18907492a4b337b5cec5193.jpeg Reuters – il y a 1 heure 34 minutes

    MOSCOU (Reuters) - Ekaterina Samoutsevitch, la jeune femme de Pussy Riot qui vient d'être libérée, a jugé samedi que le groupe punk avait rempli son objectif, à savoir souligner la proximité entre l'Eglise orthodoxe, l'Etat et la justice dans la Russie de Vladimir Poutine.
    "Nous avons réussi au-delà de nos objectifs", déclare la jeune femme de 30 ans dans un entretien accordé à l'agence Reuters. "Les gens qui n'y avaient jamais prêté attention ont commencé à en parler, à lire sur le sujet et à écouter l'avis de tiers", dit-elle dans l'appartement moscovite d'une amie à propos du lien entre l'Eglise, l'Etat et l'appareil judiciaire dans la Russie d'aujourd'hui.
    "La société civile commence à en débattre, et c'est très important pour nous", dit-elle en contestant par ailleurs l'arrêt de la cour qui a condamné les trois membres du groupe à deux ans de colonie pénitentiaire pour "vandalisme motivé par la haine religieuse".
    "Nous ne sommes pas des hooligans et notre intention n'était pas d'offenser qui que ce soit", souligne-t-elle.
    En août, Ekaterina Samoutsevitch avait été condamnée en première instance avec ses deux compagnes, Maria Alyokhina, 24 ans, et Nadejdha Tolokonnikova, 22 ans, à deux ans de prison.
    Le trio était poursuivi pour avoir organisé en février un simulacre de prière punk dans la grande cathédrale orthodoxe de Moscou en invitant la Vierge Marie à "chasser Poutine du pouvoir".
    Ekaterina Samoutsevitch a vu sa peine réduite en appel à un sursis pour avoir prouvé qu'elle avait été arrêtée avant d'avoir pu participer à la prière antiPoutine. Elle a recouvré la liberté et annoncé que les Pussy Riot entendaient saisir la Cour européenne des droits de l'homme.
    Très populaire en Occident, le mouvement de contestation incarné par les jeunes femmes cagoulées de Pussy Riot trouve en revanche un écho apparemment limité dans leur pays.
    Selon un sondage réalisé entre le 21 et le 24 septembre par l'institut indépendant Levada, 35% des Russes interrogés croient que le verdict de deux ans de prison qui leur a été infligé était juste.
    Pour 34%, il est trop indulgent et ils ne sont que 14% à le qualifier d'excessif.
    Vladimir Soldatkin et Steve Gutterman, Jean-Loup Fiévet pour le service français

    http://fr.news.yahoo.com/la-pussy-riot-libérée-estime-que-son-combat-195356885.html
  4. anonyme404 Member

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  5. Quelques nouvelles des Pussy Riot !!!

    Merci Twitter AFP.


    EDIT

    L1saz3 , si tu nous lis, gros bisous sur la fesse gauche ma couille <3
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  6. Roger.Guy Member

    cf. ; http://www.lesinrocks.com/2013/07/23/musique/free-pussy-riots-les-artistes-se-mobilisent-11411006/
    ;)
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  7. Anonymous Member

    les camps de travail de poutine ...



    Une Pussy Riot décrit son quotidien "d'esclave" dans un camp de travail


    "A partir de lundi 23 septembre, je commence une grève de la faim. C'est une méthode extrême, mais je suis convaincue que c'est actuellement la seule solution." Dans une lettre ouverte publiée par le Guardian, Nadejda Tolokonnikova, l'une des trois Pussy Riot, condamnée en 2012 à deux ans de travaux forcés pour hooliganisme et blasphème, décrit ses conditions de détention au camp de travail pour femmes en Mordovie, dont les détails brossent un tableau très sombre. A propos des règles de détention, elle écrit par exemple :
    "Afin de maintenir discipline et obéissance, il existe un système de punition officieux. (...) Les prisonnières perdent "leurs pivilèges hygiéniques" – il n'y a pas le droit de se laver ni d'utiliserles toilettes – ; et "leurs privilèges de restauration" – il est interdit de manger sa propre nourriture ou ses boissons".
    "Ma brigade travaille dans l'atelier entre 16 à 17 heures par jour. De 7 h 30 du matin jusqu'à minuit et demi. Au mieux, nous dormons quatre heures par nuit. Nous avons une journée de repos tous les mois et demi".
    TORTURE ET HYGIÈNE RUDIMENTAIRE
    Un récit qui comporte son lot de scènes de torture, parfois organisées par des prisonnières alliées des geôliers.
    "Certaines sont battues. Ils les frappent dans les reins, dans la figure. Les prisonnières elles-mêmes donnent les coups et aucune blessure n'a lieu sans le consentement ni l'approbation de l'administration. Il y a un an, avant que j'arrive, une Tzigane (...) a été battue à mort. L'administration a pu couvrir ce décès. La cause officielle de la mort est un accident vasculaire cérébral. Dans une autre unité, une couturière qui n'avait pas la force depoursuivre a été déshabillée et forcée à coudre nue."
    Outre les tortures et supplices corporels, Nadejda Tolokonnikova détaille des campements insalubres, et un manque d'hygiène sciemment provoqué par les geôliers.
    "Les conditions d'hygiène au sein du camp sont pensées pourfaire sentir à chaque prisonnière qu'elle est un animal sale et dégoutant, privé de tout droit. Bien qu'il y ait des 'pièces d'hygiène générales' dans les dortoirs, il y aussi une 'salle d'hygiène générale' utilisé dans un but punitif. Cet endroit a une capacité de cinq personnes, mais les 800 prisonnières y sont envoyées pour se laver. Nous n'avons pas le droit de faire notre toilette dans nos dortoirs – ce serait trop facile."
    "LES PRISONNIÈRES ONT PEUR DE LEUR PROPRE OMBRE"
    Si aucune dénonciation n'a filtré, c'est parce que tous les moyens sont employés pour que les incriminations ne s'échappent pas du camp, et que les prisonnières soient réduites au silence.

    "Les plaintes ne sortent pas de prison. La seule chance de voirune incrimination aboutir est de se plaindre via un proche ou un avocat. L'administration, mesquine et vengeuse, utilisera entre temps tous les mécanismes possibles pour mettre la pression sur la prisonnière, dont la plainte fera empirer les choses au lieu d'aider tout le monde. Ils pratiquent la punition collective : vousvous plaignez qu'il n'y ait pas d'eau chaude, ils coupent l'eau complètement. Les prisonnières ont peur de leur propre ombre. Elles sont complètement terrifiées".
    Dans l'espoir que les conditions de détention changent, Nadejda Tolokonnikova s'est tout de même plainte. Des réclamations qui lui ont valu, raconte-t-elle, derecevoir des menaces de mort du directeur adjoint de la prison. Ce qui explique sa décision de commencer une grève de la faim.
    "Je refuse de participer au travail d'esclave qui a cours dans ce camp. Je continuerai jusqu'à ce que l'administration respecte la loi et arrête de traiter les femmes incarcérées comme du bétail, (...) jusqu'à ce qu'ils nous considèrent comme des humains".
    Dans un communiqué, l'administration carcérale russe a rejeté ces accusations, et a affirmé qu'il s'agissait d'un"chantage" pour que la détenue soit affectée à un travail moins éprouvant.
    Si l'une des trois Pussy Riot condamnées a été libérée, Nadejda Tolokonnikova n'est pas près de sortir de prison. Le 26 juillet, la justice russe avait rejeté en appel sa demande de libération anticipée. La jeune femme de 23 ans, qui refuse de se déclarer coupable, avait alors déclaré : "Je contesterai ma condamnation jusqu'au bout, je porterai l'affaire devant la Cour suprême russe".

    http://www.lemonde.fr/europe/articl...un-animal-sale-et-degoutant_3483053_3214.html
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  8. Anonymous Member

    Lettre de Mordovie

    Pussy Riot. Lettre du camp 14 de Mordovie

    25 septembre 2013 | Par La rédaction de Mediapart
    André Markowicz, qui nous présente cette lettre dans sa version intégrale, est l’un des plus grands traducteurs et spécialistes de la littérature russe. Il y a deux ans, Dominique Conil rendait compte dans Mediapart de son dernier livre : Le Soleil d’Alexandre, une extraordinaire anthologie de la poésie romantique russe et le roman d’une génération brisée par la répression. « André Markowicz, auteur de traductions, illumine la littérature russe », écrivait Dominique Conil.
    « Il faut lire » la lettre de Nadedja Tolokonnikova, nous dit aujourd’hui André Markowicz.
    Nous le remercions vivement, ainsi que Marie N. Pane, de nous avoir transmis ce texte dans sa version intégrale et une traduction révisée par rapport à d’autres versions françaises dont des extraits ont pu être publiés.

    Le 23 septembre, Nadedja Tolokonnikova, l’une des jeunes femmes du groupe Pussy Riot, a entamé une grève de la faim pour protester contre les terribles conditions de détention dans le camp de Mordovie où elle a été envoyée pour deux ans. Juste avant, via son avocat, elle a fait passer un texte.
    J’ai lu ce texte en russe – et j’ai été saisi. Saisi par les conditions de vie des prisonnières. Saisi par la description du système de répression en tant que tel. Saisi aussi par la grandeur de la personne qui écrit cela. La langue de Nadejda Tolokonnikova est une langue russe d’une pureté, d’une force, d’une précision qui s’illuminent de la grande tradition humaniste de la Russie – de cette tradition qui fait que la Russie, quelles que soient les horreurs de son histoire, est source de lumière – la tradition de la « Maison morte » de Dostoïevski, celle de Herzen, celle de Tchekhov, et celle de tous les écrivains du Goulag. Un souci de la précision, une précision impitoyable, et le sentiment constant d’être non pas « responsable » pour les autres, mais lié aux autres, d’une façon indissociable. C’est cette tradition qui fait dire à Anna Akhmatova, dans son exergue de Requiem :
    « J’étais alors avec mon peuple
    Là où mon peuple, par malheur, était. »

    Nadejda Tolokonnikova parle pour elle-même, et parlant pour elle-même, elle parle avec les autres – elle parle pour nous, et nous donne confiance. Il faut lire ce texte. Il faut le lire.
    André Markowicz

    nadhedja.jpg Nadedja Tolokonnikova dans le camp de Mordovie, il y a quelques mois.
    __________________________________

    Ce lundi 23 septembre, j’entame une grève de la faim. C’est une méthode extrême, mais je suis absolument certaine que, dans la situation où je me trouve, c’est la seule solution.
    La direction de la colonie pénitentiaire refuse de m’entendre. Mais je ne renoncerai pas à mes revendications, je n’ai pas l’intention de rester sans rien dire et de regarder sans protester les gens tomber d’épuisement, réduits en esclavage par les conditions de vie qui règnent dans la colonie. J’exige le respect des droits de l’homme dans la colonie, j’exige le respect des lois dans ce camp de Mordovie. J’exige que nous soyons traitées comme des êtres humains et non comme des esclaves.
    Voici un an que je suis arrivée à la colonie pénitentiaire n°14 du village de Parts. Les détenues le disent bien « Qui n’a pas connu les camps de Mordovie n’a pas connu les camps tout court». Les camps de Mordovie, j’en avais entendu parler alors que j’étais encore en préventive à la prison n°6 de Moscou. C’est là que le règlement est le plus sévère, les journées de travail les plus longues, et l’arbitraire le plus criant. Quand vous partez pour la Mordovie, on vous fait des adieux comme si vous partiez au supplice. Jusqu’au dernier moment chacune espère – « peut-être, quand même, ce ne sera pas la Mordovie ? Peut-être que j’y échapperai ? » Je n’y ai pas échappé, et à l’automne 2012 je suis arrivée dans cette région de camps sur les bords du fleuve Parts.
    La Mordovie m’a accueillie par la voix du vice-directeur en chef du camp, le lieutenant-colonel Kouprianov, qui exerce de fait le commandement dans la colonie n°14 : « Et sachez que sur le planpolitique, je suis un staliniste.» L’autre chef (ils dirigent la colonie en tandem), le colonel Koulaguine, m’a convoquée le premier jour pour un entretien dont le but était de me contraindre à reconnaître ma faute. « Il vous est arrivé un malheur. C’est vrai, non? On vous a donné deux ans de camp. D’habitude, quand il leur arrive un malheur, les gens changent leur point de vue sur la vie. Vous devez vous reconnaître coupable pour avoir droit à une libération anticipée. Si vous ne le faites pas, il n’y aura pas de remise de peine. »
    J’ai tout de suite déclaré au directeur que je n’avais l’intention d’effectuer que les huit heures de travail quotidiennes prévues par le Code du Travail. « Le Code du Travail, c’est une chose, mais l’essentiel, c’est de remplir les quotas de production. Si vous ne les remplissez pas, vous faites des heures supplémentaires. Et puis, on en a maté des plus coriaces que vous, ici ! », m’a répondu le colonel Koulaguine.
    Toute ma brigade à l’atelier de couture travaille entre 16 et 17 heures par jour. De 7.30 à minuit et demie. Dans le meilleur des cas, il reste quatre heures de sommeil. Nous avons un jour de congé toutes les six semaines. Presque tous les dimanches sont travaillés. Les détenues déposent des demandes de dérogation pour travailler les jours fériés, « de leur propre initiative », selon la formule employée. En réalité, bien entendu, c’est tout sauf leur initiative, ces demandes de dérogation sont écrites sur l’ordre de la direction du camp et sous la pression des détenues qui relaient la volonté de l’administration.
    Personne n’ose désobéir (refuser d’écrire une demande d’autorisation à travailler le dimanche, ne pas travailler jusqu’à une heure du matin). Une femme de 50 ans avait demandé à rejoindre les bâtiments d’habitation à 20 heures au lieu de minuit, pour pouvoir se coucher à 22h et dormir huit heures ne serait-ce qu’une fois par semaine. Elle se sentait mal, elle avait des problèmes de tension. En réponse, il y a eu une réunion de notre unité où on lui a fait la leçon, on l’a insultée et humiliée, on l’a traitée de parasite. « Tu crois que tu es la seule à avoir sommeil? Il faudrait t’atteler à une charrue, grosse jument ! » Quand le médecin dispense de travail une des femmes de la brigade, là encore, les autres lui tombent dessus : « Moi je suis bien allée coudre avec 40 degrés de température ! Tu y as pensé, à qui allait devoir faire le travail à ta place ? »
    A mon arrivée, j’ai été accueillie dans ma brigade par une détenue qui touchait à la fin de ses neuf ans de camp. Elle m’a dit : « Les matons ne vont pas oser te mettre la pression. C’est les taulardes qui le feront pour eux.» Et en effet, le règlement est pensé de telle façon que ce sont les détenues qui occupent les fonctions de chef d’équipe ou de responsable d’unité qui sont chargées de briser la volonté des filles, de les terroriser et de les transformer en esclaves muettes.
    Pour maintenir la discipline et l’obéissance dans le camp, il existe tout un système de punitions informelles: « rester dans la cour jusqu’à l’extinction des feux » (interdiction d’entrer dans les baraquements, que ce soit l’automne ou même l’hiver – dans l’unité n°2, celle des handicapées et des retraitées, il y a une femme à qui on a amputé un pied et tous les doigts des mains : on l’avait forcée à passer une journée entière dans la cour — ses pieds et ses mains avaient gelés), « barrer l’accès à l’hygiène » (interdiction de se laver et d’aller aux toilettes), « barrer l’accès au cellier et à la cafétéria » (interdiction de manger sa propre nourriture, de boire des boissons chaudes). C’est à rire et à pleurer quand une femme de 40 ans déclare « Allons bon, on est punies aujourd’hui ! Est-ce qu’ils vont nous punir demain aussi, je me demande ? » Elle ne peut pas sortir de l’atelier pour faire pipi, elle ne peut pas prendre un bonbon dans son sac. Interdit.
    ******
    Obsédée par le sommeil, rêvant juste d’une gorgée de thé, la prisonnière exténuée, harcelée, sale devient un matériau docile à la merci de l’administration, qui ne voit en nous qu’une main-d’œuvre gratuite. En juin 2013, mon salaire était de 29 roubles (moins d’un euro !). Alors que la brigade produisait 150 uniformes de policier par jour. Où passe le produit de la vente de ces uniformes?
    « Non mais tu te crois où ? C’est la Russie, ici, non ? »


    colonie_14_en_Mordovie.jpg
    La colonie pénitentiaire no 14 où est détenue Nadedja Tolokonnikova

    A plusieurs reprises, le camp a touché des subsides pour changer complètement les équipements. Mais la direction s’est contentée de faire repeindre les machines à coudre par les détenues elles-mêmes. Nous devons coudre sur des machines obsolètes et délabrées. D’après le Code du Travail, si l’état des équipements ne correspond pas aux normes industrielles contemporaines, les quotas de production doivent être revus à la baisse par rapport aux quotas-type du secteur. Mais les quotas de production ne font qu’augmenter. Par à-coup et sans prévenir.
    « Si on leur montre qu’on peut faire 100 uniformes, ils vont placer la barre à 120 ! », disent les ouvrières expérimentées. Or, on ne peut pas ne pas les faire – sinon toute l’équipe sera punie, toute la brigade. Elle sera obligée, par exemple, de rester plusieurs heures debout sur la place d’armes. Avec interdiction d’aller aux toilettes. Avec interdiction de boire une gorgée d’eau.
    Voici deux semaines, le quota de production pour toutes les brigades de la colonie pénitentiaire a été arbitrairement augmenté de 50 unités. Si avant la norme était de 100 uniformes par jour, maintenant elle est de 150. D’après le Code du Travail, les travailleurs doivent être prévenus des changements de quotas de production au moins deux mois à l’avance. Dans la colonie n°14, nous nous réveillons un beau jour avec un nouveau quota, parce que c’est venu à l’idée de nos « marchands de sueur », c’est comme ça que les détenues ont surnommé la colonie. L’effectif de la brigade baisse (certaines sont libérées ou changent de camp), mais les quotas de production augmentent, et celles qui restent travaillent de plus en plus dur.
    ******
    Les mécaniciens nous disent qu’ils n’ont pas les pièces détachées nécessaires aux réparations, et qu’il ne faut pas compter dessus : « Quand est-ce qu’on va les recevoir ? Non mais tu te crois où pour poser des questions pareilles ? C’est la Russie, ici, non ?! »
    En quelques mois à la fabrique de la colonie, j’ai pratiquement appris le métier de mécanicien. Par force et sur le tas. Je me jetais sur les machines le tournevis à la main, dans une tentative désespérée de les réparer. Tes mains ont beau être couvertes de piqûres d’aiguilles, d’égratignures, il y a du sang partout sur la table, mais tu essaies quand même de coudre. Parce que tu es un rouage de cette chaîne de production, et, ta part de travail, il est indispensable que tu la fasses aussi vite que les couturières expérimentées. Et cette fichue machine qui tombe tout le temps en panne !
    Comme tu es la nouvelle, et vu le manque d’équipements de qualité au camp, c’est toi, bien sûr, qui te retrouves avec le pire moteur de la chaîne. Et voilà que le moteur tombe de nouveau en panne, tu te précipites à la recherche du mécanicien (qui est introuvable), les autres te crient dessus, t’accusent de faire capoter le plan, etc. Aucun apprentissage du métier de couturière n’est prévu dans la colonie. On installe la nouvelle à son poste de travail et on lui donne une tâche.
    « Tu ne serais pas Tolokonnikova, ça fait longtemps qu’on t’aurait réglé ton compte » – disent les détenues qui sont en bons termes avec l’administration. Et en effet, les autres prennent des coups. Quand elles sont en retard dans leur travail. Les reins, le visage. Ce sont les détenues elles-mêmes qui frappent, mais pas de passage à tabac dans la colonie qui ne se produise sans l’aval de l’administration. Il y a un an, avant mon arrivée, on a battu à mort une tsigane dans l’unité n°3 (l’unité n°3 est l’unité punitive, c’est là que l’administration envoie celles qui doivent subir des passages à tabac quotidiens). Elle est morte à l’infirmerie de la colonie n°14. Qu’elle soit morte sous les coups, l’administration a réussi à le cacher : ils ont inscrit comme cause du décès une attaque cérébrale.
    Dans une autre unité, les nouvelles couturières, qui n’arrivaient pas à remplir la norme, ont été forcées de se déshabiller et de travailler nues. Personne n’ose porter plainte auprès de l’administration, parce que l’administration te répondra par un sourire et te renverra dans ton unité, où, pour avoir « mouchardé », tu seras rouée de coups sur ordre de cette même administration. Ce bizutage contrôlé est un moyen pratique pour la direction de la colonie de soumettre complètement les détenues à un régime de non-droit.
    Il règne dans l’atelier une atmosphère de nervosité toujours lourde de menaces. Les filles, en manque constant de sommeil et perpétuellement stressées par cette course inhumaine à la production, sont prêtes à exploser, à hurler, à se battre sous le moindre prétexte. Il n’y a pas longtemps, une jeune fille a reçu un coup de ciseaux à la tempe parce qu’elle n’avait pas fait passer un pantalon assez vite. Une autre fois, une détenue a tenté de s’ouvrir le ventre avec une scie. On a réussi à l’en empêcher.
    Celles qui étaient à la colonie n°14 en 2010, l’année des incendies (de forêt) et de la fumée, racontent qu’alors que l’incendie se rapprochait des murs d’enceinte les détenues continuaient de se rendre au travail et de remplir leur norme. On ne voyait pas à deux mètres à cause de la fumée, mais les filles avaient attaché des foulards humides autour de leur visage et continuaient de coudre. L’état d’urgence faisaitqu’on ne les conduisait plus au réfectoire. Certaines femmes m’ont raconté qu’elles avaient atrocement faim, et qu’elles tenaient un journal pour noter toute l’horreur de ces journées. Une fois les incendies éteints, les services de sécurité ont fouillé les baraquements de fond en comble et confisqué tous ces journaux, afin que rien ne transparaisse à l’extérieur.
    Les conditions sanitaires à la colonie sont pensées pour que le détenu se sente comme un animal sale et impuissant. Et bien qu’il y ait des sanitaires dans chaque unité, l’administration a imaginé, dans un but punitif et pédagogique, un « local sanitaire commun » : c’est à dire une pièce prévue pour 5 personnes, où toute la colonie (800 personnes) doit venir se laver. Nous n’avons pas le droit de nous laver dans les sanitaires de nos baraquements, ce serait trop pratique !
    Dans le « local sanitaire commun », c’est la bousculade permanente, et les filles, armées de bassines, essaient de laver au plus vite « leur nounou » (c’est comme ça qu’on dit en Mordovie), quitte à se grimper les unes sur les autres. Nous avons le droit de nous laver les cheveux une fois par semaine. Mais même cette « journée de bain » est parfois annulée. La raison – une pompe qui a lâché, une canalisation qui est bouchée. Il est arrivé qu’une unité ne puisse pas se laver pendant deux ou trois semaines.
    Quand un tuyau est bouché, l’urine reflue depuis les sanitaires vers les dortoirs et les excréments remontent par grappes. Nous avons appris à déboucher nous-mêmes les canalisations, mais la réparation ne tient pas longtemps, elles se bouchent encore et encore. Il n’y a pas de furet pour déboucher les tuyaux dans la colonie. La lessive a lieu une fois par semaine. La buanderie, c’est une petite pièce avec trois robinets d’où coule un mince filet d’eau froide.
    Toujours dans un but éducatif, il faut croire, on ne donne aux détenues que du pain dur, du lait généreusement coupé d’eau, des céréales toujours rances et des pommes de terres pourries. Cet été la colonie a reçu une grosse livraison de tubercules noirâtres et gluants. Qu’on nous a fait manger.
    « On peut tout supporter. Tout ce qui ne concerne que soi »


    On parlerait sans fin des conditions de vie et de travail dans la colonie n°14. Mais le reproche principal que je fais à cette colonie est d’un autre ordre. C’est que l’administration emploie tout son possible pour empêcher que la moindre plainte, la moindre déclaration concernant la colonie n°14 ne sorte de ses murs. Le plus grave, c’est que la direction nous contraint au silence. Sans reculer devant les moyens les plus bas et les plus vicieux. De ce problème découlent tous les autres – les quotas de travail excessifs, la journée de travail de 16 heures etc.
    La direction se sent invulnérable et n’hésite pas à opprimer toujours plus les détenues. Je n’arrivais pas à comprendre les raisons pour lesquelles tout le monde se taisait avant d’avoir à affronter moi-même la montagne d’obstacles qui se dresse en face du détenu qui a décidé d’agir. Les plaintes ne peuvent pas sortir du territoire de la colonie. La seule chance, c’est de faire passer sa plainte par son avocat ou sa famille. L’administration, mesquine et rancunière, emploie tous les moyens de pression pour que le détenu comprenne que sa plainte n’arrangera rien pour personne. Elle ne fera que rendre les choses pires. La direction a recours aux punitions collectives : tu te plains qu’il n’y ait pas d’eau chaude ? On coupe l’eau complètement.
    ******
    En mai 2013, mon avocat Dmitri Dinze a déposé devant le Parquet Général une plainte visant les conditions de vie dans la colonie n°14. Le lieutenant-colonel Kouprianov, directeur-adjoint du camp, a aussitôt instauré des conditions intenables dans le camp : fouilles et perquisitions à répétition, rapports sur toutes les personnes en relation avec moi, confiscation des vêtements chauds et menace de confisquer aussi les chaussures chaudes. Au travail, ils se sont vengés en donnant des tâches de couture particulièrement complexes, en augmentant les quotas de production et en créant artificiellement des défauts. La chef de la brigade voisine de la mienne, qui est le bras droit du lieutenant-colonel Kouprianov, incitait ouvertement les détenues à lacérer la production dont je suis responsable à l’atelier, afin qu’on m’envoie au cachot pour « dégradation de biens publics. » La même femme a ordonné à des détenues de son unité de me provoquer à une rixe.
    On peut tout supporter. Tout ce qui ne concerne que soi-même. Mais la méthode de responsabilité collective en vigueur dans la colonie a des conséquences plus graves. Ce que tu fais, c’est toute ton unité, tout le camp qui en souffre. Et le plus pervers – souffrent toutes celles qui te sont devenues chères. Une de mes amies a été privée de sa libération anticipée, libération qu’elle essayait depuis sept ans de mériter par son travail, remplissant et dépassant même son quota de production : elle a reçu un blâme parce que, elle et moi, nous avons pris ensemble un verre de thé. Le jour même, le lieutenant-colonel Kouprianov l’a transférée dans une autre unité.
    Une autre de mes connaissances, une femme très cultivée, a été envoyée dans l’unité punitive, où elle est battue tous les jours, parce qu’elle a lu et commenté avec moi le document intitulé « Règlement intérieur des centres pénitentiaires ». Des rapports ont été constitués sur toutes les personnes qui sont en contact avec moi. Ce qui me faisait mal, c’était de voir persécuter des femmes qui me sont proches. Le lieutenant-colonel Kouprianov m’a dit alors en ricanant – « Il ne doit plus te rester beaucoup d’amies ! ». Et il a expliqué que, tout cela, c’était à cause de la plainte de mon avocat.
    A présent je comprends que j’aurais déjà dû déclarer ma grève de la faim dès le mois de mai, dans la situation d’alors. Mais devant la pression terrible que l’administration mettait sur les autres détenues, j’avais suspendu mes plaintes contre la colonie.
    Il y a trois semaines, le 30 août, j’ai adressé au lieutenant-colonel Kouprianov une requête pour qu’il accorde à toutes les détenues de ma brigade 8 heures de sommeil. Il s’agissait de réduire la journée de travail de 16 à 12 heures. « Très bien, à partir de lundi la brigade ne va travailler que huit heures », a-t-il répondu. Je sais que c’est un piège parce qu’en huit heures, il est physiquement impossible de remplir notre quota de couture. Et du coup la brigade n’y arrivera pas et sera punie.
    « Et si elles apprennent que tout ça, c’est de ta faute, a continué le lieutenant-colonel, plus jamais tu ne te sentiras mal, parce que, dans l’autre monde, on se sent toujours bien.» Le lieutenant-colonel a fait une pause et a ajouté: « Dernière chose : ne demande jamais pour les autres. Demande seulement pour toi. Ca fait des années que je travaille dans les camps, et tous ceux qui viennent me demander quelque chose pour quelqu’un d’autre – ils vont directement au cachot en sortant de mon bureau. Toi, tu seras la première à qui ça n’arrivera pas. »
    Les semaines qui ont suivi, dans l’unité et à l’atelier, les conditions ont été insupportables pour moi. Les détenues proches de l’administration ont commencé à inciter les autres à la vengeance : « Voilà, vous êtes punies pour une semaine : interdiction de prendre le thé et de manger en dehors du réfectoire, suppression des pauses toilettes et cigarettes. A partir de maintenant, vous serez punies tout le temps si vous ne changez pas de comportement envers les nouvelles et Tolokonnikova en particulier — faites leur ce qu’on vous a fait, à vous. On vous a bien cognées, non ? On vous a bien cassé la gueule ? Eh bien, défoncez-les, elles aussi. Pour ça, personne ne vous dira rien. »
    Plus d’une fois on a essayé de provoquer des conflits et des rixes avec moi, mais quel sens ça aurait d’entrer en conflit avec des femmes qui ne sont pas libres de leurs actes et agissent sur ordre de l’administration ?
    Les détenues de Mordovie ont peur de leur ombre. Elles sont terrorisées. Et si hier encore elles étaient bien disposées à mon égard et imploraient « Fais quelque chose pour les 16 heures de travail ! », après la pression que la direction a fait peser sur moi, elles ont peur même de m’adresser la parole.
    J’ai proposé à l’administration d’apaiser ce conflit, de mettre fin à la tension artificiellement entretenue contre moi par les détenues soumises à l’administration, ainsi qu’à l’esclavage de la colonie toute entière en réduisant la journée de travail, et en ramenant le quota de production à la norme prévue par la loi. Mais en réponse la pression est encore montée d’un cran. C’est pourquoi, à partir de ce lundi 23 septembre, j’entame une grève de la faim et je refuse de participer au travail d’esclave dans le camp, tant que la direction ne respectera pas les lois et ne traitera pas les détenues non plus comme du bétail offert à tous les arbitraires pour les besoins de la production textile, mais comme des personnes humaines.
    Remerciements à Marie N. Pane pour sa traduction du russe.
  9. Anonymous Member

    parce qu'en Russie la liberté d'expression, d'opinion, de sexualité est plus que jamais menacé ...

    Russie : Nadia, des Pussy Riot, écrit aux sympathisants d'Amnesty International depuis sa prison


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    Lettre de Nadia reçue le 9 juillet par Amnesty Russie ©AI
    [12/07/2013]
    Le 9 juillet, le bureau d’Amnesty International à Moscou a reçu une lettre de Nadia ! Une excellente nouvelle puisque depuis que sa demande de libération conditionnelle a été rejetée en avril 2013, Nadia est presque totalement coupée du monde extérieur. Les appels téléphoniques auxquels elle a droit lui sont refusés, de même que les visites de ses proches.
    Nous vous encourageons à lui écrire des messages de soutien, ainsi qu’à Macha, l’autre Pussy Riot emprisonnée.
    TRADUCTION DE LA LETTRE DE NADIA :
    Mes chers amis!
    Merci pour votre soutien! Je sais, des temps difficiles arrivent, ce qui rend à mes yeux d'autant plus précieux le temps, la force et le désir que vous consacrez à nous soutenir.
    J'aimerais croire que Macha et moi ne croupissons pas en prison en vain, que cela aide les gens à l'esprit et aux yeux ouverts de comprendre à quoi ressemble la Russie d'aujourd'hui.
    Je me sens une dette envers tous ceux qui ont un jour ou l'autre pris la parole en notre faveur. Je voudrais que vous sachiez une chose: malgré la décision illégale de la cour qui nous a condamnées, vos actions ne sont pas sans effet.
    Chaque mot prononcé, même si cela ne provoque pas de changement immédiat, apporte une contribution au processus politique. Tout ce qui nous est arrivé prend sens grâce à vos actions. Je vous suis infiniment reconnaissante pour cela.
    Avec mes respects, Nadia
    Cette lettre témoigne de l’importance de continuer à lui apporter notre soutien moral.

    Nous vous encourageons à lui écrire des messages de soutien, ainsi qu’à Macha, l’autre Pussy Riot emprisonnée.

    Consignes d’écriture

    Vous pouvez écrire en russe, anglais ou français.
    Merci de ne faire aucun commentaire critique des autorités religieuses et politiques russes. Vos messages ne leur parviendraient pas et pourraient surtout causer des problèmes à Nadia et Macha
    Vous pouvez mentionner :
    - Amnesty International
    - envoyer des photos ou cartes postales à caractère religieux
    View attachment 160899_Pussy_riot_in_court.img_assist_custom-200x1 Nadia (Nadezhda Andreevna Tolokonnikova) © Denis Bochkarev
    POUR NADIA

    Nadezhda Andreevna Tolokonnikova (d.o.b. 7 November 1989)
    FKU IK-14 UFSIN of Russia for the Republic of Mordovia
    pos. Partsa, Zubovo-Polianskii raion, Republic of Mordovia
    431150 Fédération de Russie
    (attention, le nom complet doit figurer sur l’enveloppe pour qu’il parvienne à Nadia)
    Vous pouvez utiliser l’un des deux messages suivants :
    1. Chère Nadia, nous sommes avec vous dans ces moments difficiles
    Dear Nadia, We are with you at this difficult time.
    “Дорогая Надя, мы с тобой в это трудное время.”
    2. Chère Nadia, souviens toi que des milliers de personnes dans le monde pensent à toi et luttent pour ta liberté “Дорогая Надя, помни, что тысячи людей во всем мире думают о тебе и борются за твою свободу.”
    Dear Nadia, Remember that thousands of people around the world are thinking of you and fighting for your freedom.

    View attachment 160904_Pussy_riot_in_court.img_assist_custom-200x3 Macha (Maria Vladimirovna Alekhina) © Denis Bochkarev
    POUR MACHA

    Maria Vladimirovna Alekhina (d.o.b. 6 June 1988)
    FKU IK-28 GUFSIN of Russia for Perm Krai,
    Ul. Prospekt Lenina, 81, g. Berezniki, Perm Krai, 618400
    Fédération de Russie

    (attention, le nom complet doit figurer sur l’enveloppe pour qu’il parvienne à Macha)
    Vous pouvez utiliser l’un des deux messages suivants :
    A. Chère Macha, nous sommes avec vous dans ces moments difficiles Dear Masha, We are with you at this difficult time.
    “Дорогая Маша, мы с тобой в это трудное время.”
    B. Chère Macha, souviens toi que des milliers de personnes dans le monde pensent à toi et luttent pour ta liberté “Дорогая Маша, помни, что тысячи людей во всем мире думают о тебе и борются за твою свободу.”
    Dear Masha, Remember that thousands of people around the world are thinking of you and fighting for your freedom.

    http://www.amnesty.fr/AI-en-action/...s-Pussy-Riot-nous-ecrit-depuis-sa-prison-8990
  10. Anonymous Member

    Russie: une Pussy Riot emprisonnée se dit en danger

    View attachment 558943-la-pussy-riot-nadejda-tolokonnikova-le-25-s La Pussy Riot Nadejda Tolokonnikova, le 25 septembre 2013 dans sa cellule à Partza (Photo Ilya Shablinsky. AFP)
    Nadejda Tolokonnikova, l’une des deux jeunes femmes emprisonnées du groupe contestataire russe Pussy Riot, dit craindre «pour sa vie» dans une lettre publiée samedi, où elle dénonce les «bourreaux» du système pénitentiaire russe.
    «Je l’avoue, je crains pour ma vie. Car je ne sais pas ce que (...) vont décider de faire de moi les bourreaux des services pénitentiaires de Mordovie», la région russe où elle est incarcérée à 600 km à l’est de Moscou, écrit Nadejda Tolokonnikova dans cette lettre transmise par une avocate et publiée par plusieurs sites d’opposition.
    Nadejda Tolokonnikova a écrit cette lettre vendredi au camp de travail n°14 de Mordovie, où elle a repris une grève de la faim après y avoir été ramenée à l’issue de près de trois semaines d’hospitalisation.
    «Si vous rencontriez Nadia (Nadejda, ndlr) aujourd’hui dans la rue, vous ne la reconnaîtriez pas», a écrit sur son blog Violetta Volkova, l’ancienne avocate de la jeune femme, qui lui a rendu visite en prison et a transmis la lettre.
    «Elle ne tiendra pas longtemps physiquement une grève de la faim, chaque jour la tue», a-elle ajouté.
    Dans sa lettre, Tolokonnikova se plaint notamment d'«accès de maux de tête que n’atténue aucun antalgique»..
    La jeune femme avait observé une grève de la faim de huit jours en septembre et dénoncé des menaces de mort à son encontre ainsi que des conditions de détention proches de «l’esclavage», avant d’être hospitalisée le 29 septembre en raison de son état de santé.
    Elle avait porté plainte, et réclamait d’être transférée dans un autre camp.
    L’administration pénitentiaire russe a indiqué vendredi en fin de journée qu’elle serait transférée dans un autre camp et que ses proches en seraient informés conformément à la loi dans les dix jours.
    Nadejda Tolokonnikova ne fait pas référence, dans sa lettre manuscrite de cinq pages, à ce nouvel élément dont elle n’était donc apparemment pas informée.
    Le récit détaillé qu’elle avait fait, dans une précédente lettre en septembre, des conditions de détention dans le camp n°14 et des menaces qui avaient été proférées à son encontre, avait suscité une polémique en Russie et une visite au camp de délégués aux droits de l’Homme.
    De son côté, le Service russe d’application des peines avait rejeté toutes les accusations faites par la jeune femme.
    Elle a écrit vendredi avoir été ramenée dans le même camp «par tromperie et de manière illégale, avec recours à la force physique».
    «J’exige que ma sécurité soit garantie et que je sois transférée dans une autre région. Parce qu’en Mordovie on fait des choses terribles aux détenus. On (...) les écrase, on les détruit et on détruit tout ce qu’il y a d’humain en eux. On les transforme en bêtes enragées», affirme-t-elle.
    «Je m’inquiète également pour la vie de détenues que j’ai connues à l’hôpital. (...) Elles m’ont raconté des choses terribles», poursuit la jeune femme.
    «Pour une plainte au procureur et au délégué des droits de l’Homme, (l’une d’entre elles) est restée un an en cellule d’isolement au camp n°2. Elle était battue et torturée par le froid, en ouvrant exprès toutes les portes en hiver», raconte-t-elle.
    «Pour avoir parlé avec moi, elle a été ramenée le 15 octobre de l’hôpital au camp n°2, en la prévenant que là-bas +on l’attendait+», a-t-elle écrit.
    Ancienne étudiante en philosophie, Nadejda Tolokonnikova, 23 ans, a été condamnée en août 2012, avec deux camarades, à deux ans de camp de travail pour avoir chanté début 2012 une «prière punk» contre Vladimir Poutine dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou.
    L’une des trois a été libérée, mais Nadejda Tolokonnikova et Maria Alekhina, toutes deux mères d’un enfant en bas âge mais qui ne veulent pas se reconnaître coupables, se sont vu refuser toute libération anticipée. Leur détention doit s’achever en mars 2014.
    AFP
    http://www.liberation.fr/monde/2013/10/19/russie-une-pussy-riot-emprisonnee-se-dit-en-danger_940854
  11. Anonymous Member

    Les Pussy Riot sont libres

    View attachment 606870-pussy-riot-members-tolokonnikova-and-alyokh Nadejda Tolokonnikova et Maria Alekhina ce lundi après leur libération respective. (Photos Ilya Naymushin et Sergei Karpukhin. Reuters.)
    Maria Alekhina et Nadejda Tolokonnikova sont sorties ce matin des camps où elles étaient détenues depuis deux ans.

    Après deux ans passés derrières les barreaux pour avoir défié le pouvoir russe, les deux dernières Pussy Riot détenues, Maria Alekhina et Nadejda Tolokonnikova, ont été libérées ce lundi après avoir été amnistiées.
    Arrêtées en mars 2012, les deux jeunes femmes purgeaient une peine de deux ans de détention en camp pour une «prière punk» contre le président Vladimir Poutine et devaient retrouver la liberté en mars prochain. L’ensemble de leurs recours avaient jusqu’à présent été rejetés par la justice russe, les prisonnières ayant refusé de reconnaître leur culpabilité.
    Leur libération intervient trois jours après celle de l’ex-magnat du pétrole et critique du Kremlin Mikhaïl Khodorkovski, gracié à la surprise générale par Vladimir Poutine, un geste interprété par certains comme une volonté d’améliorer l’image de la Russie à l’approche des jeux Olympiques qui doivent se tenir à Sotchi, sur les bords de la mer Noire, en février.
    Les deux jeunes femmes ont été libérées à quelques heures d'intervalle. Elles gardent un discours combatif, à en croire leurs premières déclarations, et comptent œuvrer pour la défense des détenus. Nadejda Tolokonnikova, 24 ans, a déclaré devant les journalistes, à sa sortie de détention à Krasnoïarsk, que «la Russie est construite sur le modèle d’une colonie pénitentiaire et c’est la raison pour laquelle il est si important de changer les colonies pour changer la Russie de l’intérieur». Dans une lettre écrite en détention, elle avait décrit ce système pénitentaire particulièrement opprimant. Elle juge aujourd'hui que le temps qu’elle a passé en détention n’a pas été «du temps perdu», et estimé qu’elle avait «grandi» grâce à cette expérience. «J’ai vu cette petite machine totalitaire de l’intérieur».
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    Nadejda Tolokonnikova, interrogée par des journalistes à Krasnoïarsk, ce lundi. (Photo Ilya Naymushin. Reuters)
    Sur l’amnistie qui a permis leur libération, approuvée mercredi dernier par le Parlement russe à l’occasion des 20 ans de la Constitution russe, Nadejda Tolokonnikova a jugé que c’était un geste «ridicule». «Pourquoi ont-ils fait tout cela ? C’est clair : pour que l’on ne boycotte pas complètement la Russie aux jeux Olympiques», a-t-elle dit à la radio Echo de Moscou.
    Maria Alekhina, âgée de 25 ans, est sur la même ligne :«Je ne pense pas qu’il s’agisse d’un geste d’humanisme, mais plutôt d’une opération de communication», a asséné la jeune femme, mère d’un petit garçon, Philippe. «C’est une profanation», a-t-elle également estimé, dénonçant une loi qui ne concerne «même pas 10%» des détenus. «Si j’avais eu le choix, j’aurais refusé», a-t-elle ajouté, disant ne pas avoir changé d’avis sur le président Vladimir Poutine.
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    Maria Alekhina s’adresse aux médias peu après sa libération, le 23 décembre à Nijni-Novgorod. (Photo Sergei Karpukhin. Reuters)
    Une troisième jeune femme, Ekaterina Samoutsevitch, avait aussi été condamnée mais libérée quelques mois plus tard, sa peine ayant été commuée en sursis au motif qu’elle avait été interceptée par les gardes de la cathédrale avant d’avoir pu prendre part à la performance. Cette dernière s’est dite «très heureuse» de la libération de Maria Alekhina, dans une interview à Dojd.

    http://www.liberation.fr/monde/2013/12/23/l-une-des-pussy-riot-remise-en-liberte_968523

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  12. Anonymous Member

    Trop clément ce Poutine. Ces putains dévergondées sans talent artistique et blasphématrices devraient être lapidées sur la Place Rouge ! Pour exemple de dissuasion. Et toc.
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  13. Anonymous Member

    Il faut mettre une Poutine Rouge avec sange du menestre et le gravy du ketchup.
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  14. Anonymous Member

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